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« Vis ma vie » à travers le témoignage des pairs aidants de DETAK (APAJH)

« Vis ma vie » à travers le témoignage des pairs aidants de DETAK (APAJH)

Le dispositif DETAK représente une synergie d’institutions médico-sociales, sociales et sanitaires unissant leurs compétences en faveur des personnes souffrant de troubles psychiques. Cette collaboration vise à offrir un soutien intégré, combinant expertises et ressources, pour répondre aux besoins spécifiques de cette population. Pour accompagner ces personnes en souffrance, DETAK propose un binôme de travailleur social et de médiateurs pairs également désignés sous le terme de pair aidants. Explorez davantage cette approche holistique et découvrez comment DETAK œuvre à apporter un soutien significatif à ceux qui en ont le plus besoin.

Pouvez-vous définir le concept de pair-aidance ?  

Accompagner nos pairs dans leur parcours vers l’acceptation du rétablissement est au cœur de notre engagement. Nous mettons à profit notre expérience pour guider chaque individu vers cette étape cruciale.Notre mission va au-delà de la simple transmission de savoir. Elle vise à partager un message d’espoir, offrant ainsi un soutien aux pairs en souffrance psychique. Cette souffrance, liée aux méandres de la pensée, de la réflexion, du raisonnement, ainsi qu’à l’équilibre émotionnel, représente un mal-être profond et complexe. Une telle souffrance est difficile à vivre. Alors, nous accordons du temps, une écoute active et nous créons un environnement bienveillant. Nos accompagnements visent à établir un nouveau lien, que ce soit sur le plan médical ou associatif, en étroite collaboration avec les besoins individuels. Il est primordial de ne pas réduire la personne à un simple diagnostic établi par un psychiatre. L’individu n’est pas défini par un diagnostic. Chacun est bien plus que cela, et notre approche respecte la richesse de chaque personne.

Quelles sont les missions essentielles du dispositif DETAK, et quels défis spécifiques font face les aidants dans vos accompagnements ?

Le dispositif DETAK offre un espace d’écoute dédié avec un professionnel aux personnes en souffrance psychique. En évaluant les besoins individuels, nous envisageons des interventions personnalisées proposées par un binôme. Ces interventions ont lieu soit au domicile de la personne, soit dans un lieu neutre selon les préférences de la personne. DETAK se distingue par sa capacité à établir ou rétablir des liens significatifs avec des dispositifs adaptés, favorisant ainsi un parcours d’accompagnement personnalisé et bienveillant. L’équipe, constituée de trois pairs aidants, effectue actuellement une à deux interventions par demi-journée chaque semaine, couvrant les communes de Saint-Denis, Sainte-Marie, et Sainte-Suzanne. Cette fréquence d’interventions sera adaptée en fonction des besoins croissants. Au cœur des accompagnements, le passé, le présent, les traumatismes, le vécu, et l’environnement global entourant chaque personne sont pris en compte. Cette approche holistique tient compte du système auquel les aidants appartiennent. Ainsi, l’équipe s’engage à offrir un soutien complet et adapté à chaque individu en complémentarité avec leurs aidants. Felix :   Felix se consacre à accompagner avec bienveillance les personnes en souffrance psychique depuis maintenant deux ans. Son engagement au sein de DETAK se traduit par un soutien empathique, offrant un espace d’écoute et de compréhension. Jean-François : Jean-François, fort de deux ans d’expérience, complète son rôle en accompagnant les personnes en souffrance psychique tout en collaborant étroitement avec les aidants. Il comprend les défis auxquels ces derniers font face notamment la charge émotionnelle, la pression induite par la personne malade ainsi que l’isolement… Dans les moments particulièrement éprouvants, il offre un soutien essentiel, soulignant l’impact profond de la maladie sur les aidants. Jean-François met en lumière la complexité des relations familiales lorsqu’une personne est confrontée à une souffrance psychique. Il souligne que la personne malade ne perçoit pas toujours de la même manière que l’aidant, créant ainsi des différences de perception au sein de la famille. Fabienne :   Fabienne apporte son soutien depuis un an aux aidants souvent laissés à eux-mêmes face à la maladie psychique d’un proche. Elle souligne la difficulté pour les aidants à comprendre et à faire face à la maladie de leur proche. Fabienne met en exergue la tendance des aidants à être délaissés dans leur quotidien. Lorsqu’ils apprennent la maladie, ils se retrouvent souvent désorientés, sans savoir comment réagir face à cette nouvelle réalité. Le changement de caractère de leur proche ajoute une couche de complexité, laissant les aidants seuls avec leurs préoccupations.

Pouvez-vous partager une expérience personnelle significative dans vos accompagnements ? 

Fabienne : Une expérience touchante avec une famille où un rituel se développe à chaque visite. Des discussions significatives avec la mère dans un premier temps, un lien de confiance renforcé en parlant d’abord avec elle avant d’inclure le fils malade. Les résultats sont palpables avec des améliorations notables dans le comportement de la personne. La reconnaissance chaleureuse de la mère et de la sœur témoigne d’un attachement qui s’est créé. Fabienne exprime son engagement en offrant une présence rassurante, constatant des nuits plus paisibles et moins d’interruptions nocturnes. Felix : Une histoire inspirante avec une jeune femme étudiante aspirant à devenir professeur des écoles. Son parcours académique était entravé par sa maladie. Felix, se reconnaissant en elle, a établi un contact authentique, discutant des médicaments et échangeant avec la jeune femme ainsi qu’avec sa mère. Les larmes partagées entre mère et fille témoignent du pouvoir de redonner espoir. « Ma fille peut réussir à s’en sortir, c’est possible », une phrase réconfortante. Le soutien environnemental et l’entraide sont clés dans le processus de rétablissement, tout comme la recherche de ressources supplémentaires. Jean-François : Après plusieurs accompagnements, Jean-François souligne un aspect récurrent : la capacité de la personne accompagnée à s’identifier à l’équipe de pairs aidants. L’effet miroir joue un rôle crucial en inspirant la personne à aller de l’avant et à se sentir mieux. Ce processus nourrit l’espoir en démontrant que le rétablissement est possible, offrant une perspective positive et motivante. « Tout est possible, je m’en suis sorti, pourquoi pas moi ? » devient une question porteuse d’espoir.

Quels conseils donneriez-vous aux aidants qui accompagnent un aidé ?

Felix :  Rejoignez des groupes de parole avec d’autres aidants pour partager vos expériences et recevoir un soutien mutuel. Accordez-vous du temps pour vous-mêmes et ne culpabilisez pas. Prendre soin de votre bien-être est essentiel.

Fabienne : Faites preuve de tolérance envers la personne souffrante, essayez de comprendre la maladie sans porter de jugement. Créez un environnement sain autant que possible et prenez soin de vous. N’hésitez pas à faire appel aux professionnels de la santé, incluant votre médecin traitant. Vous n’êtes pas seul, et d’autres ont réussi à surmonter des défis similaires.

Jean-François :  Acceptez la réalité de la souffrance et travaillez sur l’acceptation de la maladie, même si cela peut être difficile. Considérez la maladie comme une autre condition médicale, avec des possibilités de traitement. Entourez-vous d’un cercle de soutien bienveillant qui prend soin de la personne malade et assurez-vous d’être entouré de personnes compétentes sur le plan médical. Un environnement favorable est essentiel pour favoriser la guérison.
Conseil du groupe partagé : Certaines personnes trouvent un réconfort spirituel, tandis que d’autres peuvent avoir une perspective différente. Respectez les croyances individuelles et créez un espace où chacun peut trouver son propre refuge. N’oubliez pas, vous n’êtes pas seul dans ce parcours. En suivant ces conseils, vous pouvez contribuer à créer un environnement plus soutenant pour vous-même et la personne que vous accompagnez.

Comment améliorer le parcours de l’aidant ? Quelles préconisations proposeriez-vous pour améliorer le parcours de l’aidant ?

Felix : Soulignant l’importance de la professionnalisation des aidants, Felix propose que les familles puissent devenir des experts aidants par le biais d’une formation adéquate. Il met en lumière le besoin d’ouvrir les formations à un plus large public, tout en reconnaissant que ces opportunités ne sont pas encore suffisamment connues. Felix met en avant l’importance de sensibiliser sur les plateformes d’écoute et de soutien. « Être pair-aidant est une vocation, un chemin particulier qui n’est pas accessible à tous. » Fabienne : Insistant sur la nécessité d’être rétabli et stabilisé avant de devenir pair aidant, Fabienne souligne que la volonté doit émaner de la personne elle-même. Jean-François : Mettant en avant l’impact positif de l’aide et de l’accompagnement des personnes accompagnées, Jean-François souligne l’importance des répercussions positives sur la cellule familiale. Il met en lumière le rôle essentiel de DETAK en prenant en charge non seulement la personne en souffrance mais son environnement à savoir son entourage. Il faut être attentif aux aidants pour pouvoir bien accompagner la personne. DETAK intègre la systémie familiale, tenant compte de la complexité de l’écosystème dont les aidants font partie. En résumé, le dispositif permet de rompre le silence et de mettre fin aux souffrances de ces personnes. Tout professionnel a la possibilité de solliciter le dispositif pour obtenir un avis sur une situation rencontrée. Si une personne se trouve isolée et suscite des inquiétudes, le dispositif est joignable via un numéro unique 02 62 737 737.
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