Vis ma vie avec Jean-Baptiste, Infirmier au sein de l’ACT Croix Rouge Française

Pouvez-vous nous expliquer le rôle des appartements de coordination thérapeutique (ACT) au sein de la Croix Rouge  ?

Les appartements de coordination thérapeutique au sein de la Croix-Rouge française sont un dispositif d’accueil de personnes en grande précarité, ayant de surcroît des problèmes de santé chroniques.

À travers ce dispositif, la Croix-Rouge française accompagne le bénéficiaire sur le plan social, sur le plan de la santé ainsi que sur le volet de l’hébergement.

Comment s’organise l’accompagnement médico-social proposé aux personnes accueillies dans les ACT ?

L’accompagnement médico-social s’organise autour de deux pôles : social et médical.
Le pôle social est composé de travailleurs sociaux et le pôle médical de médecins, infirmiers et aides-soignantes.

Ces deux pôles travaillent en synergie autour des projets des bénéficiaires, à travers le projet personnalisé individuel.

Quels types de soutiens spécifiques (traitement, nutrition, psychologie) sont proposés aux personnes accueillies ?

Nous travaillons essentiellement avec des prestataires extérieurs, tels que Run Diabète ou bien Zourit Santé, par exemple.
Nous nous appuyons également sur les centres médico-psychologiques pour les personnes souffrant de troubles de la santé mentale et les CSAPA pour ce qui est de l’accompagnement des addictions.
En ce qui concerne l’accompagnement psychologique, au vu des besoins exprimés par les bénéficiaires ainsi que des difficultés à trouver des thérapeutes, le recrutement d’un psychologue est en discussion au sein de la structure. 

Comment les ateliers collectifs contribuent-ils à l’autonomie et à la qualité de vie des résidents ?

Les ateliers collectifs, tels que les « repas partagés » par exemple, participent à la valorisation des savoir-faire des bénéficiaires et valorisent des personnes qui, pour la plupart, ont perdu toute confiance en elles.

De fait, le collectif renvoie au résident une image positive de lui-même, étayée par l’équipe des ACT, ce qui pousse le bénéficiaire vers davantage d’autonomie et de mieux-être. Nous avons été à de multiples reprises surpris par les capacités, la force d’adaptation dont les résidents font preuve alors qu’ils ont souvent traversé de longues périodes d’isolement et de précarité.

Avez-vous un exemple concret d’une évolution positive observée grâce à ce dispositif ?

Bien sûr, ils sont nombreux, ne serait-ce qu’en termes de prise en charge des différentes pathologies, très souvent non stabilisées et non traitées avant l’arrivée au sein des ACT, et qui se voient prises en charge et suivies par notre service.
La prise en charge au sein des ACT est entièrement et unanimement positive sur le plan de la santé.
Quant à la prise en charge sociale, c’est la même chose : les bénéficiaires retrouvent un accès aux droits sociaux (CSS, minima sociaux, retraite, accès au logement…).

Quels sont, selon vous, les principaux bénéfices de vivre dans un ACT pour une personne confrontée à la maladie chronique ? 

Les bénéfices de la prise en charge par les ACT sont multiples. Les bénéficiaires ont la possibilité de prendre un nouveau départ, de mettre un terme à de longues périodes d’errance, de stabiliser un état de santé souvent précaire à l’entrée, de retrouver un logement, leurs droits, un accompagnement ainsi que le suivi de leurs addictions.
Et surtout, de reprendre confiance en eux.